9 West 57th street


L'homme au panama - Les manoirs de la Barberie - Le diable et le Dr Faust - Week-ends à Millbrook - Des poulains pour le Sphinx - Quel temps à Saint-Emilion? - Le comité des présidents - Arielle Dombasle à la ferme - Quelques points d'interrogation

 

Du soleil sur Chantilly et l'hippodrome des princes de Condé, en ce premier dimanche de juillet 2005. Le prix du Bois est un groupe 3 réservé aux 2 ans: 1 000 mètres à parcourir. Les jockeys entrent dans les stalles. Et les voilà partis. La pouliche s'appelle Gwenseb et elle est plutôt paresseuse à l'allumage. A 300 mètres du poteau, le crack jockey Olivier Peslier la réveille, la déboîte à l'extérieur et vient l'emporter en trois foulées. C'est une toute bonne. Aux balances, son entraîneur, Carlos Laffon-Parias, répond aux questions de la chaîne hippique Equidia. Puis le cadreur déplace son objectif et filme en gros plan un propriétaire souriant - vêtu d'un costume crème et coiffé d'un panama - occupé à téléphoner. On l'entend dire: «Ah, là, j'imagine que tu me vois!» Et, l'œil rieur, il enchaîne en tournant le dos à la caméra: «Quand j'ai des partants dans les courses de groupe, moi, je viens!» C'est un document en soi. Cette voix, que l'on n'entend jamais en public, est douce. Elle appartient à Alain Wertheimer, 56 ans, l'homme qui veille sur la maison Chanel depuis maintenant trente ans.

 
Yearlings. Août 2004. Gérard (à g.) et Alain Wertheimer aux ventes de Deauville.

 

 Quatre jours après cette victoire, aux Ateliers Berthier, à Paris, Karl Lagerfeld en remporte une autre avec la collection haute couture automne-hiver 2005-2006. Sous les 51 manteaux noirs des 51 mannequins, de merveilleuses robes saumon, fuchsia et melon. Suzy Menkes, chroniqueuse du Herald Tribune, résume ainsi la chose: «Le défilé Chanel exprime à la perfection le luxe caché qui est la chasse gardée des super-riches.» Est-il à l'image d'Alain Wertheimer? Le seul vrai signe de luxe décelable chez cet amateur de cigares se niche sous la manche de sa veste: ce peut être une Patek Philippe ou une autre tocante d'exception. Fausse piste: il collectionne avec passion les montres anciennes - et donc, il lui arrive de les porter. En vérité, l'arrière-petit-fils d'Ernest Wertheimer n'est ni show off ni mondain. Il ne la ramène pas. Ne parade pas. Ne s'affiche pas. Il fuit les micros et le devant de la scène: en général, au défilé Chanel, on le devine avec son frère, Gérard, repliés au cinquième rang. Et il est tout sauf bambocheur - comme ont pu l'être en leur temps son grand-père Pierre ou son père, Jacques. A Paris, il conduit lui-même son Audi A 3 et prend le large dès qu'il voit un lieu ostentatoire et «à la mode»: il n'aime rien tant que fréquenter les vieilles cantines comme le Flandrin ou la Marée. L'été, on peut aussi le croiser en famille ou avec des amis à l'Auberge de l'Abbaye, à Beaumont-en-Auge. Ou parfois, en août, au Cercle de Deauville. Chez les Wertheimer, on passe ses vacances sur la côte normande depuis la Belle Epoque.


En 1992, ils ont cédé leur haras dans l'Orne à Jean-Pierre Dubois, le roi des trotteurs. Pour développer leur élevage, ils avaient besoin d'espace. Ils l'ont trouvé à 12 kilomètres de Deauville, au domaine de la Barberie. Ce haras fut fondé au début du XXe siècle par M. de Rossy, qui y éleva des chevaux d'attelage. Puis il a été racheté par le prince égyptien Saïd Toussoun, en 1949, avant d'être repris par les Roualle, en 1982. Les frères Wertheimer l'ont acquis auprès de la marquise de Roualle ainsi que les fermes voisines pour en faire bientôt un ensemble de 250 hectares. Alain et Gérard y ont chacun leur manoir. Plus d'une soixantaine de poulinières - et leurs «produits» - s'égaillent dans ce paysage. Une trentaine d'autres séjournent dans le Kentucky, à Hagyard Farm. A l'éleveur s'ajoute le propriétaire: ils comptent une centaine de chevaux à l'entraînement à Chantilly - et une quarantaine entre Santa Anita (Californie) et Belmont Park (Etat de New York). «Wertheimer et frère»: leur écurie, qui fait le grand écart entre les deux continents, est la juste allégorie de leur existence.

 
«Comme le prince Charles, Alain connaît sone emploi du temps un an à l'avance»

 

N ew York. 9 West 57th Street. Quartier général de Chanel. A partir du 40e étage, la vue sur Central Park n'est pas vilaine. Dans les bureaux et les salons, la photo s'est substituée aux tableaux du père et du grand-père. Alain serait-il fâché avec la peinture? Pas vraiment. N'a-t-il pas commandé à Andy Warhol - et à deux reprises - le portrait de sa femme, Brigitte? Il a un œil et un nez: c'est de famille. Et il a su composer avec Jacques Helleu, le directeur artistique: «Quand Alain est arrivé chez Chanel, évoque un proche, Helleu était la star, le vrai patron. Il y a alors eu quelques frictions entre eux, mais Alain a eu l'intelligence de ne pas s'en séparer. Et le tandem a fait ses preuves.» L'aîné des Wertheimer a aussi - c'est atavique - bien tenu la barre du navire. Dès les années 1970, avec ses équipes, il nettoie le réseau de distribution du N° 5 à travers le monde. Revisite la politique des prix de vente. Développe - une spécificité de Chanel - le laboratoire de recherche intégré. En 1978, suivant la voie d'Yves Saint Laurent, il lance sa maison dans le prêt-à-porter. Et quoi encore? En 1983, il écoute sa directrice Kitty D'Alessio, qui lui recommande l'embauche de Karl Lagerfeld. Quand ce dernier, un peu plus tard, lui dira: «C'est elle ou moi», il saura contenter le Kaiser. Sur leur relation, le styliste dégainera un jour les grandes métaphores: «Entre nous, c'est comme entre le Dr Faust et le diable.» Rien que ça.


Disons un diablotin. Ceux qui l'ont côtoyé décrivent un «introverti qui se lâche rarement», «très doux», «très attentionné», «modeste» et «drôle». Le taulier serait «le contraire d'une brute», voire un «humaniste» - certains vont même jusqu'à lui reprocher de «ne pas savoir se séparer des incompétents notoires». Peut-être bien. Cela n'empêche pas Karl Lagerfeld de faire dire à Coco, du fond de son caveau: «Ce que la dernière génération Wertheimer réalise en mon nom, c'est cent fois plus que ce qu'ont accompli leurs grands-parents.» Chez Alain, semble-t-il, le sang de ses aïeux ouvriers horlogers et oculistes a parlé: il lance sa première montre Chanel en 1987; et il commercialise ses premières lunettes, en association avec le fabricant Luxottica, en 1999. «Rien à redire sur le développement de l'affaire familiale, note un initié. Alain Wertheimer a fait ce qu'il fallait. On regrettera peut-être qu'il ait joué petit bras.» Peut-être.


Difficile de ne pas lui opposer le cas Bernard Arnault. Depuis 1984 et la reprise du groupe Agache-Willot, le président de LVMH a su bâtir, à coups de rachats culottés, le n° 1 mondial du luxe. Et, parti de (presque) rien, le conquistador est devenu, en 2005, l'homme le plus riche de France. Mais, pour prendre à l'abordage des galions comme Dior, Moët Hennessy ou Louis Vuitton, il fallait affronter la lumière et la Bourse. Autant dire un film d'horreur pour les Wertheimer. N'étant pas cotée, la maison Chanel ne publie aucun chiffre consolidé: apprécier la réalité de ses intérêts et de ses résultats relève de la voyance. Et, quand le magazine Forbes évalue la fortune de la famille à 4,8 milliards de dollars, c'est une blague. Et pourquoi pas 3? Et pourquoi pas 12? Car, de la Suisse aux Pays-Bas, des îles Cayman à Curaçao, le Meccano fiscal du groupe fait vraiment mal au crâne. Tout cela reflète bien le tempérament d'Alain: «Ce garçon est secret sans peine, confie un intime. Il est secret sincèrement. C'est une ligne de conduite pour lui. Et, à ce point, presque une philosophie.»

 

 Pour autant, il ne vit pas comme un chartreux. On peut l'apercevoir en famille, le week-end, à une heure et demie de voiture de New York. Située dans la vallée de l'Hudson, à Millbrook, sa maison de campagne se fond dans un décor pastoral, où cohabitent sans bruit les antiquaires, les vedettes de cinéma - tel l'acteur Liam Neeson - et les amoureux des chevaux. L'hiver, à l'occasion, on peut suivre ce bon skieur - et fidèle lecteur de L'Equipe - sur les pistes de Vail, dans le Colorado. On le retrouve, au plein air, sur les hippodromes de France, de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis quand il a des partants dans les classiques. De son bureau à Manhattan, il lui arrivait encore récemment de se faire commenter - au téléphone! - les courses à Longchamp ou à Saint-Cloud par «Criquette» Head, son entraîneur. Depuis l'an dernier, il a pris un peu de champ avec elle. Certes, il lui a laissé des chevaux à l'entraînement. Certes, il en laisse aussi à son frère Freddy. Mais, à présent, il mise davantage sur le gendre, Carlos Laffon-Parias. Et, de plus, il a confié une dizaine de ses plus beaux poulains à André Fabre, dit «le Sphinx», un muet presque pathologique - ils devraient s'entendre - et un des professionnels les plus brillants du genre.


Edition. 1999. Livre pour enfants signé Charles-Grégoire Heilbronn, demi-frère d'Alain et Gérard.

 

En clair, l'homme de Chanel est proche de la nature. Il est en ligne directe avec Pierre-Yves Bureau, régisseur du haras normand de la Barberie et de leur chasse de la Presle. Là-bas, en Sologne, les Wertheimer seraient en passe d'adjoindre aux quelque 1 100 hectares de leur domaine les 380 du Grand Chemin, la propriété voisine. Par ailleurs, depuis dix ans, où qu'il soit, dès la fin de l'été, Alain téléphone souvent dans le Bordelais. «Pendant les vendanges, raconte John Kolasa, responsable de leurs vignobles de Rauzan-Ségla et Canon, il m'appelle pratiquement tous les jours. Et quel temps fait-il? Et comment est le raisin?» Cet Ecossais, un ancien de Château Latour - ce cru exceptionnel que les frères se sont fait souffler, en 1993, par François Pinault - ajoute: «Dans la famille, ils vivent ça à 100%. Et quand ils viennent, ce n'est pas pour rester au chaud près de la cheminée.» Il est à noter que les Wertheimer ont été les seuls, en 1997, à jouer la transparence quand les caves de la région ont été méchamment polluées par des molécules d'insecticides: à Château Canon, sans rien cacher, on a changé la charpente, raboté les cuves, brûlé les barriques et passé les murs à la chaux. «Depuis, chante l'Ecossais, Canon est nickel. Les chais sont sains.» Et ce saint-émilion mérite le voyage.


Alain a un point commun avec le prince Charles, suggère un visiteur assidu. Il connaît son emploi du temps un an à l'avance.» Des défilés Chanel aux ventes de yearlings à Deauville, l'agenda est balisé comme un chemin de grande randonnée. En rouge, les rendez-vous du comité des présidents, qu'il a lui-même instauré. Huit réunions par an, dont deux à New York et quatre à Paris, à l'heure des collections. Autour de la table, trois chefs de métier, cinq patrons de région et un arbitre (Alain). Ils peuvent aussi se voir dans le pays en charge d'un projet spécial. Exemple: Tokyo, quand il s'agira de bâtir dans Ginza la plus grande boutique Chanel du monde. Cette opération de 240 millions de dollars a été cornaquée de bout en bout par Richard Collasse, président de la région Japon. En principe, si un architecte - Peter Marino en l'occurrence, le New-Yorkais qui a rénové les boutiques Chanel - crée un bâtiment de 10 étages, il le signe. Mais, là, non: Alain voulait un immeuble «griffé Chanel». Quand Karl Lagerfeld et son grand orchestre vont inaugurer, le 4 décembre 2004, cette tour de 56 mètres, les frères Wertheimer sécheront évidemment la soirée. Par mail, Alain souhaitera «bon courage» à Richard Collasse. Son frère Gérard enverra des orchidées.


Domicilié à Cologny - le «coteau doré» du canton de Genève - le cadet est un des cinq patrons de région. Il préside une espèce de zone assez improbable: Grande- Bretagne, ex-pays du Commonwealth et Amérique latine réunis. Cet homme de 54 ans, dont chacun loue la «gentillesse», a autrefois vécu à Londres, dans leur hôtel particulier de Belgrave. On l'aura également beaucoup vu en Amérique du Sud. Lui aussi se plaît au vert, entre sa villa du lac Léman, son manoir de la Barberie et sa maison de campagne près de Lauris, dans le Luberon. Longtemps, il aura passé ses week-ends au château de Sassy, propriété des ducs d'Audiffret-Pasquier, en Normandie: depuis l'enfance, il était copain avec Etienne, le fils de M. le Duc, et la forêt d'Ecouves était leur territoire. Déjà de santé fragile, Gérard s'est «explosé» la jambe en skiant voilà plus de vingt ans. C'est alors qu'il a connu sa femme, Valérie, qui mène aujourd'hui un combat vigoureux contre la pédophilie sur Internet.


Retour à Manhattan. Au quartier général, Alain est entouré de Larry Maisel, son conseil juridique. Et de Michael Rina, le directeur financier - «un dur», dit-on - qui tient la caisse et verrouille les projets. Dans le bureau voisin d'Alain, il y a surtout Charles-Grégoire Heilbronn, 50 ans. Son demi-frère sur le papier. En réalité, le troisième de la bande. Le «frère» de l'écurie «Wertheimer et frère», c'est lui. Pourtant, a priori, les chevaux ne semblent guère le fasciner. L'été, plutôt que de suivre les courses à Deauville, il préfère passer les vacances au Pilat, avec sa femme, Laurence, et leurs trois enfants. «Sympathique», «vif», «du charme», le benjamin de la fratrie est décrit aussi comme une «personnalité sensible». Le 7 mars dernier, lors de la cérémonie à la mémoire du banquier Edouard Stern, il a tenu sans doute le discours le plus émouvant à la synagogue du XVe arrondissement, à Paris. C'était le deuxième ami d'enfance qu'il perdait. Le premier s'appelait Louis Rheims: le fils de l'académicien commissaire-priseur est mort d'une leucémie, à l'âge de 33 ans. Louis était avocat. Charles, lui aussi, est avocat. Mais un tantinet artiste. Qui peint. Qui a exposé. Et qui a écrit un conte pour enfants: L'Arroseur de l'Univers, publié par les éditions de La Martinière. Pas tout à fait par hasard.


Les Wertheimer, sous le règne d'Alain, ont pris le contrôle ou des positions dans une ribambelle de sociétés: des couverts Guy Degrenne aux montres Bell & Ross, des fusils de chasse Holland & Holland aux maillots de bains Eres. C'est Charles qui est plus spécialement chargé de ces investissements. Dès 1997, les frères ont aidé Hervé de La Martinière à acheter les éditions Abrams, leader du livre d'art en Amérique. Chez Rothschild à Paris, Martine Liautaud servait alors de conseiller financier à l'éditeur de la rue Christine. Un proche de Charles, René-Pierre Azria, de la banque Rothschild à New York, a pris le relais. Aujourd'hui, La Martinière est devenu le n° 1 mondial du livre illustré. Avec plus de 40% des titres, la famille Wertheimer est de loin le plus gros actionnaire de ce groupe, qui s'est emparé des éditions du Seuil en janvier 2004. Philippe Sollers sera un des premiers à persifler: «Pourrais-je parler à monsieur Chanel, s'il vous plaît?» C'est ainsi qu'il demande son ami Denis Roche, au standard du 27, rue Jacob. Cette année-là, on imagine les migraines d'Alain entre les démissions bruyantes, les grèves, la grogne des libraires, les défaillances du système de distribution et les poursuites en justice de quatre éditeurs distribués par le Seuil. Une des plus remontées, Irène Lindon, à la tête des éditions de Minuit, s'amusait presque de la situation: «Figurez-vous que Pierre Wertheimer était le cousin de ma grand-mère. L'été, en Normandie, ils se croisaient sur les champs de courses…» En 2005, Irène et les autres ont retiré leur plainte. Un connaisseur du dossier confie: «Quelques petites compensations et beaucoup de travail ont fait retomber la tension.» Et le silence avec.


Du silence encore, dans le modeste cimetière de Crisenoy, en Seine-et-Marne. Ce matin de septembre 2000, Eliane, la maman d'Alain, de Gérard et de Charles, enterre son mari, Didier Heilbronn. Le grand rabbin de France Joseph Sitruk et Simone Veil ont fait le déplacement. Sont également présents Bernard-Henri Lévy et Arielle Dombasle. L'actrice enlace tendrement Eliane. Elle a passé ses jeunes années à Mexico, où son grand-père, Maurice Garreau Dombasle, était ambassadeur de France: les deux familles se connaissent depuis cette époque. Après la cérémonie, tous se retrouvent dans la ferme de Suscy devant un en-cas. Bien évidemment, les trois frères sont là. Accompagnés de leurs épouses respectives, Alain, Gérard et Charles encadrent Eliane. Autour de la mère, le clan Wertheimer ne fait qu'un.


Ernest l'Alsacien, le pionnier de la dynastie, peut avoir le sourire. Etre fier du parcours accompli depuis plus d'un siècle par ses héritiers. Quatre générations de Wertheimer à l'œuvre. Et, aujourd'hui, une marque - six lettres - mondialement connue. L'affaire familiale a pourtant traversé de sérieuses crises, comme à la fin des années 1990. Et ce n'est pas fini. Grâce à Bourjois, le patriarche et ses fils, Pierre et Paul, avaient pu en leur temps lancer les Parfums Chanel. A présent, par un drôle de retournement de l'Histoire, la multinationale du luxe pourrait bien devoir se séparer - en tout ou en partie - du fabricant (malade) de la Poudre de riz de Java. L'opération serait, dit-on, imminente. Pour Alain Wertheimer et les siens, c'est un crève-cœur. Et d'autres décisions, capitales, les attendent. Demain, il faudra bien organiser la succession des principaux piliers de la maison, de Jacques Helleu à Karl Lagerfeld. Il faudra bien aussi dénicher l'oiseau rare parmi les jeunes Wertheimer, celui ou celle qui prendra la relève. Pour que la saga se poursuive. Et faire écho à une des mille sentences de Coco: «Les vraies réussites sont fatales.»

 

 

 


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